les mémoires

Les mémoires sont le récit d’événements auxquels a participé l’auteur. Tout comme dans l’autobiographie, le mémorialiste (celui qui signe l’ouvrage) et le narrateur (celui qui raconte) ne sont qu’une seule et même personne. Dans ce sens, « mémoire » est un mot masculin qui s’emploie au pluriel.
LES MÉMOIRES NE SONT PAS DES AUTOBIOGRAPHIES
Les mémoires se distinguent de l’autobiographie dans la mesure où l’auteur ne cherche pas à raconter sa vie. Il cherche plutôt à expliquer le rôle qu’il a tenu, en tant qu’acteur ou en tant que témoin, au cours des événements qu’il retrace.
Cependant, même si René Chateaubriand a donné à son œuvre le titre de Mémoires d’outre-tombe, il s’agit là plus d’une autobiographie.
LES MÉMOIRES NE SONT PAS DES ŒUVRES HISTORIQUES
Les mémoires se distinguent également des œuvres des historiens, qui cherchent à décrire de la façon la plus objective possible un fait de l’histoire. Le mémorialiste, lui, offre un regard subjectif, et a toujours un parti pris qu’il ne cache pas : il peut se montrer admiratif ou au contraire critique. Saint-Simon dénonce, par exemple, les défauts de la cour de Louis XIV dans ses Mémoires.
QUELQUES MÉMOIRES CÉLÈBRES
Parmi les mémoires les plus anciens que nous connaissons, il faut citer les Commentaires de la guerre des Gaules de Jules César. En France, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, chaque époque a connu son lot de mémoires, dont certains sont encore célèbres aujourd’hui :
• Philippe de Commynes au XVe siècle, un diplomate et historien français, a écrit des Mémoires qui constituent un document essentiel sur les règnes de Louis XI et de Charles VIII ;
• Madame de La Fayette au XVIIIe siècle, une femme de lettres familière de la cour et des salons littéraires, a écrit ses Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689 (1731) ;
• Vidocq au XIXe siècle, un ancien forçat devenu chef de la police de sûreté, qui a côtoyé et inspiré Victor Hugo et Honoré de Balzac, a rédigé ses Mémoires, passionnant témoignage sur les dessous de la société ;
• le général de Gaulle a publié ses Mémoires de guerre (1954-1959) qui retracent son rôle pendant la période 1939-1946.
Il existe aussi des sortes de mémoires dans lesquels l’auteur fait du narrateur un personnage qui écrirait ses propres mémoires. C’est le cas des Mémoires d’Hadrien (1951) de Marguerite Yourcenar. L’auteur imagine une lettre qu’aurait écrite l’empereur romain Hadrien (qui a vécu aux Ier et IIe siècles après J.-C.) pour faire le bilan de sa vie. Dans un registre plus fantaisiste, les Mémoires d’un âne, de la Comtesse de Ségur (1860), restent aussi très célèbres.