L'autobiographie

Lorsqu’un écrivain publie un livre dans lequel il raconte sa vie, il écrit sa propre biographie. Ce type de littérature donne lieu à un genre : l’autobiographie.
QUELQUES PRINCIPES DU GENRE
– Dans une autobiographie l’auteur (la personne qui écrit le livre), le narrateur (la personne qui raconte l’histoire) et le personnage principal sont une seule et même personne et ont donc le même nom.
– En général, l’auteur annonce clairement au lecteur, au début de son œuvre, qu’il va raconter sa vie, ses souvenirs.
– Le plus souvent, l’œuvre autobiographique suit l’ordre chronologique : l’auteur commence par parler de son enfance, puis de sa vie d’adulte.
APERÇU HISTORIQUE
L’autobiographie est apparue tardivement dans l’histoire de la littérature. Même si on perçoit les prémices du genre autobiographique dans la tradition chrétienne avec les écrits de saint Augustin (354-430) ou de sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), on doit à Jean-Jacques Rousseau d’avoir écrit au XVIIIe siècle la première autobiographie : les Confessions (1782-1789).
Dans sa recherche d’introspection et de dévoilement, il s’inspire de la formule grecque « Connais-toi toi-même » et ouvre la voie à un nouveau genre : « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur ».
Le genre se développe à la fin du XIXe siècle et ce n’est sans doute pas un hasard. À ce moment naissent en effet deux nouvelles sciences qui étudient l’homme et son comportement : la psychologie et la psychanalyse.
POURQUOI ÉCRIRE SON AUTOBIOGRAPHIE ?
L’écrivain qui publie une œuvre écrit pour ses lecteurs. En faisant paraître son autobiographie, il peut s’assurer qu’il laisse à ses contemporains et aux générations futures une certaine image de lui. C’est ce que fait René de Chateaubriand (1768-1848) dans ses Mémoires d’outre-tombe.
Un auteur peut aussi par le biais de son autobiographie expliquer le sens de sa vie et de son parcours. Jean-Jacques Rousseau trouve, par cette voie littéraire, le moyen de se justifier auprès de ses contemporains assez critiques à son égard.
Cependant bien souvent, on sent que l’auteur écrit avant tout pour lui-même. Ainsi la lecture des Mots de Jean-Paul Sartre (1905-1980) révèle toutes les questions que se pose l’auteur à propos du rôle de la littérature dans la formation de sa personne. Au XXe siècle, l’autobiographie a, en réalité, moins pour vocation de dresser le bilan d’une vie que d’être un moyen pour l’écrivain de se définir, de s’interroger sur son identité.
Malgré tout, l’« écriture de soi » laisse en suspens la question de la vérité en littérature. C’est pour cette raison que certains écrivains s’opposent à ce genre, comme Paul Valéry qui affirme : « En littérature, le vrai n’est pas concevable ».